Souvent, quand nous essayons de définir qui nous sommes ou ne sommes pas, nous butons contre nos propres contradictions :

nous avons un côté sombre et un autre plus joyeux ; nous sommes parfois lâches et d’autres fois courageux ; nous avons envie d’une chose et nous en avons peur ; nous nous plaignons de certaines situations et nous y replongeons régulièrement, etc. La liste de nos paradoxes est infinie.

Ces exemples de tiraillements ou d’écartèlement internes sont ce que Freud appelait nos « conflits psychiques » et Lacan, notre « division subjective ».

D’être parlants, nous sommes voués à être divisés, c’est-à-dire à ne pas nous ranger sous un unique signifiant qui dirait notre être (sauf à être fou), mais plutôt entre deux, puisque le langage ne fonctionne que par un système de différence entre les mots. « Un signifiant représente le sujet pour un autre signifiant. » (Lacan)

Apercevoir, accepter puis faire avec cette inévitable division subjective est l’une des visées d’une analyse.
Cette division subjective est aussi ce qui fait le lit du manque, lequel crée le désir.
Donc difficile de saisir son désir sans faire un tour et des détours du côté de cette division.