Les avoirs sont des leurres. Nous croyons naïvement qu’en les accumulant nous engrangerons du bonheur et serons comblés. C’est le contraire qui se produit à la longue. La surconsommation nous met à répétition face à l’écart abyssal entre avoir et être.
Avoir ne remplit pas l’être. Et plus on possède ou plus on consomme, croyant se satisfaire, plus on rencontre le manque et l’insatisfaction.
Car le manque fondamental chez l’être humain n’est pas un manque-à-avoir mais un manque-à-être.
Surconsommer, accumuler les avoirs ne fait que révéler et creuser ce manque-à-être.
Faut-il alors stopper toute tentative d’avoir quoi que ce soit ? Pas forcément, car la quête de l’avoir peut soutenir le désir, ce mouvement qui nous met dans la vie. Il faut simplement ne pas en être dupe : ce qui nous meut, ce n’est pas le but – la saisie de l’avoir – mais ce qui cause ce désir, à savoir le manque.